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La LOIRE De Roanne a Saint Nazaire

21 février 2016

Randeau 500 Roanne Rochecorbon

DESCENTE DE LOIRE

 

Le RANGER 16 posé dans le garage

 

DE ROANNE A ROCHECORBON

 

 

 

 
A l'origine, ce projet devait me faire joindre Roanne à Saint-Nazaire; devant les contraintes logistiques m'obligeant à faire appel à des assistances annexes, notamment pour aller à Roanne et pour revenir après la réalisation de la descente de Loire, j'ai du écourter la durée et stopper le 13 juillet, ce qui permettait de remonter plus facilement des bords de Loire vers mon domicile.
De 730km, prévus pour ce parcours, je devrais me contenter de 500km ( 480 exactement) de Roanne à Tours. Il m'aurait peut être été possible de continuer après Tours mais le retour de Saint-Nazaire vers l'Essonne où je demeure aurait sans doute été compliqué. C'est par égard pour ceux qui m'ont accompagné dans cette aventure que j'ai stoppé à Rochecorbon.
Dans ce descriptif, il n'y aura pas d'images. Vous pouvez retrouver le déroulé du parcours de Roanne à Rochecorbon en images à ce lien  et suivants ( 4 parties en tout)
 
Après une longue préparation, que j'ai relatée dans ce blog  je suis enfin prêt à concrétiser mon projet.
Fin mai, j' ai pu rendre visite à Jean-François Souchard, à Civray de Touraine / Canoé Company récupérer mon matériel, dont le canoé Venture RANGER 16 que j'avais commandé. Chargé sur deux barres sur le toit de la voiture, sanglé, encordé devant et derrière, il ne pouvait pas s'envoler.
 
   
Dans le sous sol, une planche posée sur des tréteaux supporte l'équipement que j'ai décidé d'emporter. On verra plus loin la liste exacte de ce que j'ai chargé dans le Ranger, lorsque qu'elle sera confirmée car pour l'heure j'ai encore des courses alimentaires à faire.    
 
De plus, tout ce qui est sur l'image n'est pas destiné au chargement, les barres de toit au premier plan, les bouteilles plastiques, dans le milieu de l'image, bien entendu que tout ne sera pas à bord.
A vouloir tout conserver au sec, j'éprouve quelques difficultés et me retrouve déjà avec 4 bidons plein et un tas de trucs sur la table. Mon erreur a été de prendre des bidons de petite taille et de vouloir trop séparer les choses:
Un bidon pour l'équipement électronique: chargeur solaire téléphone portable, tablette, GPS, lampe frontale, cordons divers...
Un bidon pour les bouteilles alimentaires ne suffit pas: il ne contient que 7 bouteilles et j'ai estimé à 11, le nombre de bouteilles nécessaires. Il faudra donc 2 bidons pour le riz et les pâtes!!
Un autre bidon pour recevoir la popote, le réchaud à gaz et ses cartouches, le matériel de pêche, briquets, encore une ou deux bricoles et c'est plein.
Un grand sac étanche pour le hamac, le duvet, le matelas, le tapis de sol isolant, le tarp.
Un autre sac pour les vètements.
Il reste à caser les affaires de toilette, la trousse médicale, l'alimentation, conserves, gateaux, pain d'épice chocolat fruits secs, dattes figues, pruneaux,etc... 
Je vais refaire un bidon avec des boites plastiques pour le kit toilette et la pharmacie ainsi que pour tout le stock alimentaire.
Il en restera, comme le papier toilette ou les chaussures, et ça ira dans des sacs poubelle!!
Avec ça le canoé est chargé sur la pointe avant jusqu'au siège, un peu ensuite entre le siège et le joug de portage et rien ensuite jusqu'au siège arrrière.
J'espère avoir réparti les charges correctement et qu'ainsi, la maniabilité ne sera pas trop affectée.
Voici la liste de ce que j'ai embarqué:

MATÉRIEL
CANOÉ
2 PAGAIES  (1 principale et 1 de secours que je n'ai pas utilisé mais c'est quasi obligatoire)
1 GILET SECURITE
1 CHARIOT DE PORTAGE
1 HAMAC DOUBLE ( double pour plus de confort)
1 TARP
1 SAC DE COUCHAGE
1 TAPIS SOL
4 BIDONS ETANCHES
1 MACHETTE  COUPE- COUPE ( très utile pour nettoyer le sol sur l'emplacement de la tente ou du hamac)
1 LAMPE FRONTALE
1 KIT REPARATION FIBRE DE VERRE (pour le canoé: je ne m'en suis pas servi)
1 COUTEAU
1 PAIRE DE JUMELLES
1 CANNE LANCER
1 MOULINET ET LEURRES
1 CAMERA GOPRO
2 SUPPORTS CAMERA ( supports Gopro adhésif très pratiques)
3 CARTES MICRO SD 16/32
1 PIED CAMERA
2 CORDES 5M HAMAC
1 CORDE 10M TARP
2 CORDES 10M CANOE
2 DRISSES 10M
1 RECHAUD  BLEUET
2 CARTOUCHES DE GAZ  (compter un cartouche pour 15 jours)
2 BRIQUETS JETABLES
1 POPOTE
1 MALETTE PHARMACIE
1  PAIRES DE CHAUSSURES SECHES
1 PELLE PLIANTE
1 PAIRE CHAUSSURES TYPE AQUA
4 BIDONS ETANCHES
1 CHARGEUR SOLAIRE
1 GPS
1 ECOPE
10 PIQUETS CORNIERES
1 CAPE DE PLUIE
1 FILTRE A EAU
1 TENTE
2 SACS ETANCHES
1 GRILLE BBQ
1 ROULEAU DUCT TAPE (ROULEAU COLLANT)
1 SERVIETTE DE PLAGE
1 ROULEAU SACS POUBELLE
3 BOITES PLASTIQUES
1 ENTONNOIR
1 BOITE FILTRES PAPIER (type filtres à café pour 1er filtrage de l'eau)
1 PELOTE DE FICELLE
10 ROULEAUX PAPIER TOILETTE
1 COUSSIN / OREILLER
1 NECESSAIRE DE TOILETTE
1 PAIRE LUNETTES DE SOLEIL
1 KRAMA ou CHECHE ( tissu de protection type berbère)
CNI CB LIQUIDE ( dans une petite boite étanche)
1 VESTE CHAUDE
2 EPONGES
1 TABLETTE ( tablette informatique)
1 BLOC-NOTE / STYLOS
PHARMACIE
PETITS CISEAUX
PINCE A EPILER
BETADINE
BANDAGES
PANSEMENTS
COMPRESSES
SECONDE PEAU ( pour ampoules)
ELASTOPLAST OMNIFIX
PARACETAMOL +  AUTRE ANTALGIQUE
SOLUPRED
IMMODIUM
IBUPROFENE
BAUME TENDINITE
CREME CICATRISANTE
CREME SOLAIRE
BIAFINE
ALIMENTAIRE
RAISINS SECS
DATTES
FIGUES
PRUNEAUX
NOIX DE CAJOU
NOIX DE PECAN
CACAHUETES
BANANES SECHEES
MUESLI CEREALES ET FRUITS
GATEAUX SECS
PAIN D EPICES
LAIT EN POUDRE
OVOMALTINE
CHOCOLAT EN POUDRE
CHOCOLAT EN TABLETTES
CAFE DOSE  NORMAL + DECA
SUCRE POUDRE
SEL
POIVRE EPICES MELANGE
SEMOULE DE BLE TIPIAK
PATES COQUILLETTES
RIZ BLANC
SEMOULE DE BLE COUSCOUS
LENTILLES
SOUPES SACHETS DESHYDRATES
COMPOTE EN SACHETS
PATES EN SAUCE SACHETS
SIROP
HUILE D'OLIVE
SAUCISSONS SECS
SARDINES
THON
MAQUEREAU
VIANDE EN BOITE TYPE CORNED BEEF
FARINE A PAIN
PUREE DESHYDRATEE
SAUCES EN TUBE
TORTILLAS DE BLE
Cette liste n'est pas parfaite, et je sais aujourd'hui qu'il faudra lui apporter des corrections pour une prochaine sortie en Loire ou sur une autre rivière. Par exemple, sur les deux briquets, un est tombé en panne d'étincelles au bout de deux jours, ce qui le rendait inutilisable. Fort heureusement le second a fonctionné jusqu'au bout, mais il aurait été bien d'en avoir un 3ème en secours. J'ai consommé plus de café que prévu et sur la fin, j'ai du compter les dosettes pour être sur de pouvoir boire du café chaque jour. J'avais compté  deux dosettes/jour et ce n'est pas suffisant, surtout avec les rencontres et en utilisant deux dosettes par petit déjeuner. Je n'avais pas assez de boites de sardines, de gateaux secs et de tortillas de blé dur que je consommais chaque jour ou presque.
DEPART DE ROANNE
Premières brasses, premier bivouac.
Samedi 13 juin

je suis à Roanne avec mon canoé et tout mon équipement et ceci grâce à mon ami Serge qui a su donner de son temps pour m'accompagner et ramener la voiture jusqu' à mon domicile en Essonne. Je voudrais le remercier ici comme il se doit. Il a fait un break dans ses activités juste pour m'aider à démarrer. 
Nous sommes sur le quai du Commandant de Fourcauld entre la Loire et le canal qui va longer le fleuve de Roanne à Digoin.
Premier obstacle: une barre anti-caravane, camions etc.. ne laisse pas passer la voiture et son canoé pour accéder à la mise à l'eau. On décharge le canoé et  premier portage avec le chariot!!
Au bout d'une petite heure, je démarre enfin et me dirige vers le premier pont du parcours sous la N7. Mon ami Serge reste sur le bord et filme ce moment historique !!
Je laisse la ville et rejoins vite une Loire plus sauvage avec des oiseaux. Sternes, mouettes, hérons, pigeons ramiers et d'autres... Beaucoup de poissons qu'on voit dans l'eau, qui sautent ou chassent près des rives. L'eau est peu profonde, quelques accélerations par endroits, mais peu de fond, un mètre parfois deux peut être. J'avance deux heures;le bivouac du soir est difficile à trouver car les rives sont abruptes, boisées et peu praticables, même pour une installation provisoire. Finalement je stoppe en rive gauche près d'un puits. Ce sont de grosses buses posées en colonne permettant aux exploitants locaux de prendre de l'eau pour les cultures.  Impossible cependant de monter la tente, le sol n'est pas plat et peu de place disponible. Je regarde ou suspendre mon hamac mais les arbres accessibles sont trop éloignées les uns des autres. Je vais devoir grimper sur le côté, nettoyer le sol de ses orties et ronces pour installer mon hamac. A peine est il en place qu'il tombe quelques gouttes ce qui me fait penser à mettre aussi le tarp. Je m'active à tendre une corde au dessus du hamac, à poser le tarp, le tirer vers le  sol avec ses six cordes; il fait déjà presque sombre; je grignotte quelques gateaux secs et m'installe dans le hamac avec mon sac de couchage. La pluie commence à se faire plus forte et tourne à l'orage. Le vent secoue le tarp il pleut fort, la foudre tombe sur la rive en face sans doute sur le paratonnerre d'une ferme dans un fracas mélangé d'éclairs. Pour l'instant je suis à l'abri jusqu'à ce que le vent d'orage secoue assez le tarp pour en arracher un des piquets au sol. Le coin décroché flotte claque et se balade, jusqu'à ce que je me lève, en tee shirt, lampe frontale en place pour aller remettre mon piquet à sa place dans les orties sous la pluie d'orage. Ca commence bien !!

Le hamac est mal positionné et j'ai la tête plus basse que les pieds, et lorsque je retourne ma position il est déjà trop tard, j'ai mal à ma tête et ne peux dormir, j'ai froid car j'ai oublié de mettre le tapis dans le hamac pour me protéger de l'air frais qui remonte du sol. Bref, mauvaise nuit.
Dimanche 14 juin
Mal dormi, voire pas dormi.
L'orage a rempli le canoé avec sept ou huit litres d'eau. Avec l'écope, j'en prends un litre et demi que je mets dans une bouteille et que j'utilise pour faire le café. Je remplis encore deux bouteilles de 1.5l en filtrant au filtre à café et j'ajoute une pastille d'hydroclorazone dans chaque bouteille.
Je vide le reste de l'eau à l'écope et j'éponge. départ 10h30.
Une heure après environ il recommence à pleuvoir. La pluie, c'est pénible car exposé au milieu du fleuve, on est vite trempé. Je stoppe pour mettre le poncho et il se met à pleuvoir encore plus fort. Je reste au bord, assis sur la rive, recroquevillé sous le poncho en attendant que la pluie cesse. 
Il va pleuvoir toute la journée. Profitant d'une courte accalmie, je repars espérant pouvoir installer rapidement un bivouac sous tente pour me mettre à l'abri. Un km plus bas en rive gauche, une bande de sable sur la rive, une partie plus plate, me semblent propice à mon installation. J'accoste et pose mon bivouac en montant ma tente afin de m'abriter jusqu'à la fin des intempéries. Mis à part ce qui est dans les sacs et les bidons tout mon matériel est trempé. Le fond du canoé est rempli d'eau et de boue. Je réalise que la pluie va me ralentir sérieusement dans ma progression; je ne vois pas l'intérêt de pagayer sous les ondées. Je reste donc au bivouac le 14 et le lundi 15 juin. Le 15 un peu avant 15h00, la pluie cesse. Je profite de ce moment de calme pour démonter mon bivouac et je repars. Il est 16h10. J'arrive devant le pont d'Iguerande et sur la rive gauche, une ile avec un bout de sable ou j'installe mon bivouac N° 3 juste à temps avant que la pluie ne revienne en force. 
J'ai peu progressé à cause des conditions climatiques, du vent de face qui fait tourner le canoé sur son axe de centre de gravité. Je suis fatigué car je mange peu sinon des gâteaux secs, des fruits secs, je bois du café et de l'eau de pluie avec du sirop de menthe.
Mardi 16 juin
Temps couvert, ciel bouché; il a plu à plusieurs reprise durant la nuit et la matinée. J'attends que le ciel se dégage; ce paramètre météo complique sérieusement mon programme car je ne veux pas et ne peux pas avancer sous la pluie. Le vent de face m'empèche aussi de progresser car il fait tourner le canoé, et lutter ne sert à rien sinon à épuiser ses forces. De plus, le manque de luminosité et de soleil rend difficile la recharge de ma batterie solaire que je dois revider dans le tel. portable et autres accessoires; je suis presque au bout de mon potentiel "énergie". Un point positif: demain devrait aller mieux selon météo France que je consulte via mon tel portable. Je reste au bivouac N° 3 face à Iguerande toute la journée du mardi.
Je me pose la question de ma progression globale et de mon projet d'aller à la côte. Sans doute ai je présumé de ma capacité et de la possibilité de progresser sur une moyenne allant entre 20 et 25 km/jour. C'est peut être possible avec des conditions météo idéales, mais pas sous la pluie et le vent. Il se pourrait que je revois mon programme et que je continue jusqu'au week end du 14/7 pour stopper à cette date sans préjuger de la position  que j'aurais atteint. Dans cette affaire, je me dois aussi d'intégrer des paramètres externes comme  le retour à mon domicile qui sera assuré par un de mes fils et qui m'a proposé cette date, ceci par rapport à sa propre disponibilité. Si, par les jours passés à attendre le beau temps, je continue au delà du 14 jul, il sera beaucoup plus compliqué pour lui de venir me chercher, où que je sois à ce moment là. On verra; je ferais un point régulier chaque semaine.
Mercredi 17 juin
Je voulais du soleil, j'en ai: surtout sur les jambes: malgré le foulard trempé dans l'eau et la crème solaire que j'ai appliqué un peu tard sans doute, le soir sérieux coup de soleil et crème anti brûlure.
L'après midi, passage du seuil de Digoin au pont-canal: passage en rive gauche sous le pont, à la cordelle, mais ensuite il faudra décharger, sortir de l'eau et charioter sur 300m environ pour retrouver l'eau et recharger. Vu l'effet du soleil sur mes jambes, je me dirige vers une solution plus sécurisée si je veux pouvoir continuer, à savoir un arrêt au camping pour une visite à la pharmacie locale; un plan incliné en béton de mise à l'eau/sortie se trouve au bout du terrain du camping qui s'étale en longueur sur la rive droite.
L' "Osmo soft" proposé à la pharmacie locale n'est pas suffisant et j'y retourne le lendemain pour demander de la biafine. On est samedi 20; une semaine de passée, j'ai des cloques de brûlures sur les genoux et j'ai du mal à dormir. Si ça va mieux demain, je repars vers Decize.
Samedi soir, un couple d'allemands arrive et se pose juste à côté de ma tente; sur le toit de leur voiture, deux kayaks. On fait connaissance, on discute de nos projets respectifs. Demain on sera sur la Loire. 
Dimanche 21 juin
Le départ de Digoin vers Decize se fait dans des conditions climatiques améliorées, et physiquement, je vais mieux, même si les brulures du soleil de mercredi restent très présentes et me pénalisent sérieusement. Je dois porter un pantalon en protection encore plusieurs jours. On m'a dit que les brulures d'un coup de soleil duraient une semaine. Encore 3 jours!! 
Bivouac le soir en rive droite sur un banc de sable assez irrégulier avec un paturage à proximité dont les génisses font preuve d'une grande curiosité à me regarder monter mon campement. Le terrain est un peu boisé et les bovins s'y mettent à couvert. Le matin, les vaches vont me réveiller en passant derrière la tente par un accès que je n'avais pas vu la veille, mais pas d' inquiétude, elles ne font qu'aller boire.

Lundi 22 juin
Le lendemain passage du seuil de la Besbre qui arrive dans la Loire en rive gauche un peu après Diou. Le niveau d'eau est suffisant pour passer en s'alignant bien dans le courant, malgré une différence de niveau qui accélère sensiblement le flux de la veine d'eau. Deux jeunes en kayak observent mon passage, depuis la pointe de la confluence. Je passe en me faisant un peu secouer et je m'approche d'eux pour discuter. Ils m'avouent ne pas avoir osé passer malgré leurs kayaks, et avoir porté sur le côté. C'est sur qu'ils auraient pu passer, et mieux que moi, car mieux équipés pour ça.. Du coup, je suis assez content de moi.  Un peu plus loin, le courant s'accélère et se divise en deux bras; j'opte pour celui de gauche un peu malgré moi, et surtout un peu trop tard et je me retrouve vite en travers, bloqué en cravate sur des rochers; bon, pas trop grave car je parviens à me dégager en poussant avec la pagaie. Le canoé se redresse et repart dans le courant. A l'avenir, je serais plus attentif aux courants qui partent en travers du fleuve. Bivouac ce soir sur un grand banc de sable, boisé, plat et idéal. Un peu de vent durant la soirée qui a secoué la tente mais sans dommages. Demain mardi peut être serais je à Decize ?
Mardi 23 juin
Journée calme. Pas de courant ou peu, et de longs passages de Loire qui ressemblent à des lacs. J'ai retrouvé à mi parcours le couple d'allemands rencontré à Digoin qui m'expliquent avoir passé la Besbre en cordelle. Le soir bivouac sur l'emplacement de camping et de pique-nique du club de canoé-kayak de Decize en rive gauche. Un grand panneau affiche l'info mais personne n'est installé là.
 Mercredi 24 juin
L'arrivée sur Decize se fait en rive droite vers l'entrée du canal du Nivernais. On arrive sur une mise à l'eau bien pratique qui va me permettre de sortir seul le canoé et ses sacs et bidons. Je pousse le tout sur le chariot jusqu' à la rue du barrage environ 300m plus loin et je m'engage dans le sentier qui passe derrière les maisons, sur le conseil avisé d'une mamy et de son petit fils qui demeurent là. Je lui demande de l'eau pour mes bouteilles et elle va les compléter pour 6 ou 7 d’entre elles avec du sirop de menthe!!. Génial !!
Kevin, le petit fils de la dame m'accompagne jusqu'au chemin de mise à l'eau, un large accès en terre qui fini en sable entre les arbres. Le chariot bloque dans le sable sur une roue et l'axe entre les roues se tord. J'en suis au démontage lorsque Helmut et Kirsten les amis allemands, arrivent en reconnaissance dans le chemin. Avec Helmut on regarde ce qu'on peut faire, et on décide de tenter de redresser l'axe en prenant appui sur un arbre; la manoeuvre ne sera pas parfaite mais le chariot pourra servir au portage plus loin notamment pour les centrales EDF, même si les deux roues ne sont plus parallèles!
Jeudi 25 juin
Passage d'un seuil rocheux à Imphy qui barre le feuve en diagonale. Je me laisse glisser doucement jusqu'au seuil et le canoé s'arrête aux rochers. Peu d'eau, 50 cm environ, et de nombreux poissons dans le courant, goujons, ablettes. Je descend dans l'eau et pousse le canoé vers une brêche dans les rochers pour le faire passer en dessous du seuil dans un calme du fleuve. Il y va doucement au bout de sa corde et finit dans une anse tranquille en rive gauche; je le rejoins en traversant le seuil sur les pierres et repars.  Pas de problème ici.
Passage du seuil de Nevers, egalement ce jeudi, mais qui fut un peu plus difficile. J'espérais pouvoir porter ou charioter sur le sable en rive gauche selon le guide de JF Souchard, mais les lieux ont bien changé et il n'y a pas de passage possible autrement qu'en portant au dessus des rochers en rive gauche. J'ai pu me faire aider par deux jeunes qui revenaient de baignade et qui se sont proposés pour porter le canoé.  Merci encore pour leur aide, car seul je ne pouvais pas traverser le canoé sur 10 ou 20 m de rochers. L'opération a tout de même durée plus d'une heure. Bivouac peu après Nevers sur une langue de sable d’où on entend encore les rumeurs de la ville.
Vendredi 26 juin
Journée de progression vers La Charité/Loire sans particularités. 
Le soir je pose mon bivouac sur une ile en rive gauche, je monte la tente, me prépare pour le repas du soir quand Helmut et Kirsten apparraisent au détour du méandre et aperçoivent  mon canoe et mon bivouac. Ils viennent accoster à côté. On va regrouper nos ressources pour le repas du soir.    
Samedi 27 juin
Arrivée à la Charité/Loire ou je retrouve Helmut et Kirsten dont les kayaks sont posés en rive droite dans une petite anse, avant le pont. Je me rapproche et les vois arriver sur le pont. Ils me font des grands signes en montrant leur kayaks. Je stoppe au même endroit et Helmut descend dans l'eau pour tirer mon canoé. Il rit comme toujours, et me dit qu'ils ont acheté du travers de porc; il est tout content de cette acquisition et se réjouit d'avance de pouvoir le déguster. On s'installe sur l'herbe et on déballe nos réserves. La pose fait du bien, après des heures de pagaie à pousser l'eau. On traine un peu pour déjeuner; on regroupe nos poubelles pour les porter dans un de celles de la ville au dessus de notre amarrage. C'est vrai que je trimballe la mienne depuis plusieurs jours, ne laissant jamais rien derrière moi et n'ayant que peu d'occasions de m'en débarrasser, sans compter celles que je laisse passer, comme à Decize ou je suis passé devant en poussant canoé et chariot sans rien vider.
Passage du pont de La Charité/Loire en rive droite en se fiant au panneautage de la ville qui indique ou les canoés et autres kayaks peuvent passer. Effectivement le courant et le niveau d'eau sont corrects et ça passe bien sous cette arche du pont, avec un peu de remous mais pas de risque.
Après la Charité/Loire une grande zone de Réserve Naturelle qui va en gros jusquà Tracy/Loire draine les descendeurs ligériens vers les campings: pas de bivouac possible sur toute cette zone.
L'accès au camping de Pouilly/Loire est plus que compliqué, surtout pour un canoé, le bras d'accès est à sec ou pas accessible, il faut longer la rive droite en serrant autant qu'on peut, ce qui me fait passer dans un bras plein de branches de pierres, de sable mais pas beaucoup d'eau. Je pousse, je pagaie, je tire le canoé et fini par arriver un peu par hasard derrière le camping, en voyant un kayakiste au bout du bras d'eau, qui remonte  en portant son kayak. J'arrive sur une petite plage de sable ou un couple m'indique que le camping est juste au dessus en passant par le chemin. J'y monte a pied laissant le canoé sur le sable et je tombe sur Helmut et Kirsten qui se sont installés et se reposent de leur journée. Ouf, un peu laborieux tout ça!  Il va falloir monter le canoé et les bidons jusqu' ici et Helmut va m'y aider ensuite de quoi je pourrais monter ma tente et installer mon bivouac.
Le lendemain départ du terrain et on retrouve assez vite la Loire après avoir un peu douté de nous et du choix de route que nous avions fait en partant sur un bras dont le niveau d'eau etait plus que limite. 
Dimanche 28 juin
Après Pouilly/Loire sortie de la zone de réserve naturelle et passage à St Satur avec les restes d'un barrage qui affleure et crée une petite  accélération bien en travers du fleuve. Des jeunes se baignent en amont des restes du barrage et à mon passage s'accrochent par jeu au canoé en simulant l'épuisement. Cet acte anodin fait dériver mon canoé et avec le courant, j'arrive sur les restes de barrage de travers et me retrouve bloqué sur des rochers affleurants. Je gesticule pour me dégager et fini par descendre dans l'eau, pour pousser le canoé, pas trop content de ce passage.  Juste après, un groupe d'abrutis font des effets de frime avec deux scooters et se mettent à me tourner autour et faire des vagues histoire de montrer aux filles restées sur le bord qu'ils sont les plus beaux. Je passe en souriant sachant bien qu'ils devront faire fort pour me chavirer, me repositionnant face à la vague et pagayant tranquille vers le bras de Loire moins profond qui se profile après St Satur. Leur jeu cesse vite car le fond leur manque et sans doute ont ils peur d'aspirer du sable ou des racines ??
Ce soir bivouac en vue de Cosne /Loire
Lundi 29 juin

Passage de la Centrale de Belleville
La prochaine étape d'importance sera Belleville ou plutôt la centrale de Belleville. Je suis de nouveau seul et j'arrive sur la Centrale en longeant la rive droite du fleuve. C'est la première Centrale nucléaire à franchir et je me pose des questions sur les conditions, la méthode, le portage etc... Le premier bras partant sur la droite est ensablé et malgré un panneau incitatif, impossible de l'emprunter. Je continue par le fleuve en cherchant à passer vers la droite et retrouve un peu plus loin un second bras.  Aussi du sable, mais le passage est possible bien qu'on ne puisse pas voir vraiment ou ça va. Pour me rassurer je regarde s' il y a du courant, et le peu de mouvement d'eau me fait penser que ça doit bien ressortir quelque part, plus loin dans le fleuve..L'ile sur ma gauche est fort arborée et cache la visibilité.
Au bout d'une demie heure, j'arrive au barrage qu'on entend gronder déjà de loin, et au chemin de portage qui monte sur la droite. Pas mal fait ce chemin, ça rassure. Le centre est recouvert d'une natte vert clair, un peu comme une moquette, et les deux cotés sont bétonnés; ça devrait pouvoir rouler. Le canoé stoppe sur sa lancée sur le départ du chemin, je débarque et le tire un peu hors de l'eau, et commence mon déchargement. Après ça, je le hisse hors de l'eau, installe le chariot sur le chemin juste à la pointe du canoé, je soulève et recule, recule pour tenter de poser le milieu sur le chariot. Bingo c'est tout bon!! Pour une fois que ça marche, je suis content de moi. D'ordinaire le chariot bascule ou part, poussé par le canoé, se met en travers. je tire la sangle d'un coté, de l'autre, serre et attache. je remets deux bidons et un sac dans le canoé pour diminuer le portage du matériel. C'est parti ! Je pousse le chariot et son chargement en montant vers le déversoir.
J'ai laissé le reste de mon équipement au départ du chemin de portage. Arrivé au point haut juste avant de redescendre vers la rive après le barrage, j'aperçois un groupe de jeunes ados qui sautent dans l'eau bien évidemment là ou c'est interdit en montant sur les structures du barrage. Je descends en bout de chemin de portage et les sollicite pour m'aider à porter tout ce qui reste de l'autre côté en une fois. Ils seront très serviables et vont m'aider à tout trimballer d'un coup. C'est bien l'oisiveté qui les pousse à faire les guignols, car dès qu'on les occupe, ils redeviennent vite sérieux et on discute du risque qu'ils prennent à sauter dans l'aval du barrage.
Je repars de Bellevile pour me trouver un bivouac juste après le pont de Bonny /Loire sur une grande gravière ou je déniche un plat de sable idéal pour poser ma tente; je suis en rive droite: en rive gauche un petit aérodrome caché par la rive plus haute, d' où je vois partir un petit avion blanc qui se montre au dessus de la rive, 200m environ après son décollage.
Mardi 30 juin

Passage du site de Mantelot.
Passage de la brèche dans la digue de la Chevrette, décrite en page 135 du guide de Jean-François Souchard. Passage rapide avec un bon courant, j'embarque de l'eau malgré que l'on voit la digue d'assez loin et qu'on s'y prépare bien en se mettant dans l'axe de la brèche, mais le courant est assez fort et ça va vite. Bref j'ai bien pris 5 ou 6 l d'eau de Loire en prime dans le fond du canoé! Je me mets dans un calme et j'éponge !!
Le passage du site de Mantelot se fait tranquille et j'arrive devant le camping de Châtillon qui domine le fleuve en rive droite. Je m'attache sur la rive à une souche et je monte par un vieil escalier aux sanitaires du camping remplir mes bouteilles!
Arrivée sur le canal de Briare ou j'espère voir un bateau passer sur le pont canal, mais pas de chance ce ne sera pas pour aujourd'hui! Le pont canal est bien plus imposant vu de l'aval que de l'amont. Côté amont il est en grande partie caché par la végétation en rive gauche, alors qu'en aval il est tout a fait dégagé.
Pose sur une petite ile en rive gauche pour un café et quelques gâteaux. Recherche ensuite d'un site de bivouac offrant de l'ombre car la chaleur se fait accablante et sur le fleuve on est exposé. En rive gauche je trouve un banc de sable avec des restes d'abri, plusieurs piquets en bois plantés dans le sable que je vais réutiliser et améliorer avec le tarp pour me faire une zone d'ombre et y attendre la fin de journée pour monter la tente. Dans l'après midi la chaleur dans la tente est trop forte et seul un abri d'ombre en courant d'air permet de supporter la  canicule, à condition d'avoir de l'eau. J'ai bien fait de remplir mes bouteilles au camping; je consomme une moyenne de 3l/jour.
Mercredi 1 juillet
Passage ce jour de Gien et de Dampierre en Burly
Passage de Gien, en serrant sur la rive droite on passe tranquille dans le courant.
En continuant vers la Centrale de Dampierre en Burly, j'ai pu voir par deux fois, des saumons nager tout près du canoé! Un autre sauter à quelques mètres devant. Surprenant, je ne croyais pas ça possible, et pourtant !! 
A la Centrale de Dampierre, un plan incliné facilite la manoeuvre. Tout se fait en rive gauche vers laquelle on est poussé par une ligne de flotteurs en travers du fleuve sur la fin du parcours.
Le plan incliné n'a pas beaucoup d'eau; disons quelques cm, mais si on pousse le canoé ça glisse presque tout seul vers le bas. Passage facile sans même de cordelle, juste un bout par sécurité. En une demi-heure, c'est réglé! Je repars assez vite vers l'aval et stoppe à l'ombre pendant deux heures environ pour échapper à la forte chaleur; je suis reparti vers dix sept heures pour chercher un bivouac vers dix huit heures trente sur la pointe amont d'une ile assez importante avec beaucoup d'arbres sur la partie intérieure. Chaleur accablante, bain obligatoire pour aider à l'hydratation je dois être un des rares à me baigner en vue de la Centrale, d'ailleurs depuis l 'aval de Dampierre, je n'ai vu que deux pêcheurs et personne d'autre. Pas de routes, pas de chemins, pas d'accès;la carte le montre bien: les voies sont à 700 ou 800 m ou plus des rives, je suis tout seul, parfait pour une baignade à poil !
Jeudi 2 juillet
Poursuite du périple; passage de Sully/Loire la canicule se fait de plus en plus sentir. Arret obligé au camping de Sully/Loire pour refaire le plein de mes bouteilles. Ce rituel est incontournable et dès que je suis à 50% de consommation de mon stock, je commence à chercher un point de remplissage. Poursuite vers Châteauneuf/Loire. Pose entre 14h00 et 16h00 pour me soustraire à la chaleur. La consommation moyenne est toujours autour de 3l/jour.
Vendredi 3 juillet
je continue vers Châteauneuf / Loire; petite étape. Je me pose en rive droite juste après le pont métallique de Châteauneuf sur un grand banc de sable planté d'arbres qui m'offrent de l'ombre avant de monter le bivouac. Douleur persistante dans le haut du dos très certainement à cause du mouvement asymétrique forcé pour pagayer; le changement de coté n'arrange rien et la douleur me freine beaucoup. Ce soir repas amélioré avec riz en sauce tomate, mélangé à des maquereaux à l'escabèche! Excellent. Demain, la prochaine étape c'est Orléans, mais il est possible que je fasse une pose ici, le terrain s'y prête assez bien: arboré et possibilité de monter le tarp pour agrandir la zone ombragée pas de décision pour le moment, on verra ça demain. Je suis tourné face à la Loire et derrière moi, le banc de sable ou je suis est planté de saules avec un bras mi en eau mi asséché ou les grenouilles braillent tant et plus. Ensuite la rive, et au dessus un grand parc où on aperçoit des promeneurs..
Samedi 4 juillet
Aujourd'hui, je suis resté au bivouac de Chateauneuf/Loire sur mon ile banc de sable, et ce fut un bon choix car la journée s'est vue ponctuée de plusieurs averses orageuses, peu compatibles avec la navigation en canoé. J'ai monté le tarp pour me protéger du soleil mais pas trop utile vu les conditions météo.
En fin de journée baignade pour me réhydrater un peu malgré tout et je suis resté environ 30, 40 minutes dans l'eau. Mauvais choix car j'en suis sorti constellé de bestioles accrochées à ma peau qui me piquaient et j'ai du les arracher une par une, disons une petite dizaine. Ca laisse des traces par endroit avec des plaques de boutons. Application d'une pommade anti insectes de type onctose, pas vraiment efficace sur ce coup là.
Dimanche 5 juillet
Départ de Chateauneuf vers Jargeau, où j'espérais trouver de l'eau mais l'emplacement du camping ressemble plus à un terrain de foot sans vestiaires et pas d'eau. Les enfants du foot m'indiquent bien le camping mais il ne doit pas être sur la rive car j'avance et ne vois rien venir!! J'ai du aller jusqu'à Bou, petite commune posée dans un grand méandre du fleuve qui accueillait sur ses terres une concentration de saltimbanques et amateurs de cirque qui exhibaient ici leur savoir. Une sorte de concentration d'amateurs des jeux du cirque des temps modernes. J'ai pu facilement remplir mes bouteilles au robinet des toilettes. Départ ensuite vers Combleux juste un peu avant Orléans ou je me suis posé en entrée de bourg sur la rive gauche. Nuit un peu bruyante avec une bande de jeunes sur la rive en face. Les voix portent et pas facile de dormir. Pas toujours simple de trouver un bivouac éloigné des habitations et ceux trop proche sont facilement sonores.
Lundi 6 juillet
Départ de Combleux vers Orléans qui se franchira sans problème avec 6 ponts successifs mais peu d'accélérations de courant. Juste derrière la ville s'étend une réserve naturelle ou le bivouac est interdit sur de longs km, et le terrain de camping de St Ay est bienvenu car il permet une halte en mode bivouac tout en bénéficiant des installations sanitaires, il suffit de demander aux gérants en se présentant comme canoéiste. Merci à eux pour cet accueil qu'ils accordent aux navigateurs du fleuve! 
Visite forcée à la pharmacie locale pour tenter de trouver un décontractant musculaire plus efficace que ce que je traine dans le canoé. Pas vraiment concluant, j'ai toujours le mal de dos qui revient chaque matin, après une heure de canoé environ.
Mardi 7 juillet
Faux départ de Saint Ay après un moment passé avec un groupe d'allemands qui m'ont invité à boire un  verre en fin de matinée. 11h30, je tente un départ mais ce sera pour une courte distance. Le vent de face est déjà fort 25km/h environ et je lutte pour progresser. Halte forcée pour consulter la météo et plus spécialement la tendance pour l'après midi, et il s'avère que le vent est prévu se renforcer et passer à 40km/h environ et plein ouest. Bivouac anticipé en rive gauche à quelques km après Saint Ay et avant Meug/Loire. Vouloir pagayer contre le vent est illusoire; on n'avance pas et on s'épuise; il est largement préférable de se poser et d'attendre que le vent chute.
Mercredi 8 juillet
Le vent a soufflé toute la nuit et a secoué les arbres et la tente. Ce matin, il est toujours là et ne semble pas se calmer ou si peu que reprendre la Loire n'est pas encore à l'ordre du jour. Je ne veux en aucun cas m'épuiser contre le vent pour faire de toute façon du sur place. Je passe la journée à regarder les sternes et une aigrette garzette qui pêchent juste devant, le long d'un grand banc de sable.
Jeudi 9 juillet
Lever à 6h45 départ à 8h00 après le petit déjeuner. Ciel bleu, pas de vent. Je contourne le grand banc de sable qui servait aux oiseaux hier; l'eau est peu profonde et je me retrouve à pousser le canoé pour essayer d'atteindre des eaux plus navigables. Ouf!  Encore 10 ou 20m et ça ira mieux!!
Me voilà parti vers la prochaine etape, la Centrale de Saint Laurent des eaux via Meug sur Loire; le vent s'est bien calmé et je vais pouvoir mieux progresser; ou plutôt progresser normalement, car avec le vent c'était une vraie galère!!
Le passage de la Centrale de St Laurent se fait sans trop de difficultés. Il faut porter, on le sait et il faudra en prendre le temps et ne pas se vider en énergie en poussant dans la montée! Je prends donc mon temps, vide le canoé de ses bidons et sacs, le monte sur son chariot qui commence à bien fatiguer et roule sérieusement de biais  depuis que j'ai tordu l'axe de roue. Il va tenir, j'espère jusqu'à la fin de mon voyage... Je passe la Centrale en une heure de portage et de roulage et je continue ma lente progression pour aller bivouaquer devant St Dyé/Loire sur un grand banc de sable. Bien agréable ce bivouac. St Dyé/Loire fut jadis vers 1519 et les années suivantes, le port de débarquement des matériaux de construction du château de Chambord. Une première partie fut réalisée sous le règne de François 1er, mais finalisé seulement beaucoup plus tard par Louis XIV. Un si bel ouvrage, ça prend du temps!
Vendredi 10 juillet
Départ de St Dyé/Loire destination première, Blois. L'arrivée sur Blois se fait sans problème; deux vieux ponts préviennent qu'on approche la ville. Le premier, avec trois vieilles piles ne présente pas de difficulté; on le voit de très loin et il ne se rapproche pas vite. Le second me surprendra un peu plus car le courant s'accélère entre deux piles en rive droite ce que je ne réalise qu'au tout dernier moment, et je négocie pas trop bien mon passage car surpris par l'accélération du courant et la différence de niveau d'un petit mètre; je passe droit, sans dégâts, mais j'aurais pu mieux faire en me déportant un tout petit peu plus sur la gauche du passage, là ou l'eau était plus vive mais plus profonde, et j'aurais certainement évité de racler le canoé sur le rocher. Bon, pas de mal; le canoe passe à bonne vitesse dans un courant bien droit et se lance vers la ville, vers le pont du centre et le pont Mitterrand en sortie de ville.
Arrivée en face de Chaumont sur Loire ou je pose mon bivouac sur une petite ile dont la pointe amont est constituée de sable, de rochers, d'arbres, d'embacles, bref pas trop plaisant. Le sol est juste plat mais je dois déblayer pas mal de pierres pour pouvoir monter ma tente. Plus tard le soir, un fort bruit de pompe se fait entendre pas très loin derrière ma tente et je peste contre les agriculteurs qui pompent le fleuve pour irriguer leurs champs de maïs. Ca dure un moment et je finis par sortir pour voir ou est cette satanée pompe. En véritée elle pompe l'air et gonfle une immense montgolfière sur la rive droite! C'est juste un grand ventilateur! Je suis rassuré, je vais pouvoir dormir! Au ventilateur succède bientôt le bruit du brûleur et la boule de couleurs remplie d'air monte dans le ciel du soir avec sa nacelle et ses passagers pour disparaître au loin emportée par le vent.
Le matin vers 7h00 même scénario, mais je ne bouge pas de mon duvet, et les montgolfières peuvent bien décoller sans moi!
Samedi 11 juillet
Mauvaise journée. Encore du vent de face, le canoé se met de travers ou reste face au vent avec mes efforts mais ne progresse pas. J'arrive sur  l'ile de la Calonnière juste à mi parcours entre Chaumont/Loire et Amboise, en début d'après midi ou je pose mon bivouac et ou je vais rester malgré une accalmie du vent dans l'après midi. Ce fut un bon choix, car le vent a repris dans la soirée, contrariant toute progression valable. Il fait chaud et très beau malgré tout. L'emplacement du bivouac est bien, plat et propre, sur du sable, pas de pierres. Un groupe de 3 jeunes venant d'un club, se pose sur la rive gauche à environ 100m et s'organise pour passer la nuit. Un peu en vrac et pas trop structurés dans leur façon de faire les garçons. Pas de tarp, pas de toile, pas de tente ou d'abri en cas de pluie. Ils font un feu et tentent de cuire des pates, du riz ou quelque chose d'approchant mais ça se passe assez mal, à voir les gesticulations qu'ils produisent. Je m'approche pour leur proposer de l'aide , mais lorsque je leur demande s'ils ont de quoi manger, ils me répondent sèchement : "Oui, mais juste pour nous!" Que croient ils donc! Que je cherche à me faire héberger ?? Devant leur réaction je n'insiste pas, et les abandonne à leurs nouilles pas cuites. Moi, j'ai ce qu'il me faut, et plus encore, dommage pour eux!!
Dimanche 12 juillet
Départ le matin, de l'île de la Calonnière vers Amboise. Js progresse assez bien, longe un parc en ville, posé sur une île, l'Ile d'Or et stoppe en rive gauche un peu avant le pont en ville. Je débarque là pour aller visualiser et choisir le meilleur passage. Pas rasé depuis le 12 juin, lavé à l'eau de Loire depuis le début, les gens me regardent comme un extra terrestre. J'observe l'écoulement des eaux sous les différentes arches du pont, mais le niveau d'eau n'est pas terrible et les pierres sont partout affleurantes. Enfin, j'opte pour un passage sous l'arche gauche, le second ou le niveau d'eau et de courant semblent un peu plus conséquents et sans obstacles dans l'axe de passage, ce qui est primordial pour moi qui craint de taper de front, entrainé par le courant. Je réembarque et me lance; la vitesse reste relativement faible avant le pont, la veine d'eau reste large et ne se concentre pas. Je passe sous l'arche du pont, accélère un peu dans la veine qui se resserre entre les pierres et me retrouve assez vite au delà du pont dans le courant tranquille qui quitte Amboise. Tout va bien; le canoé se comporte toujours parfaitement au passage des ponts dès qu'il est aligné dans le courant et encore mieux si je peux accélérer sa course.
 
Lundi 13 juillet
C'est la fin de mon parcours. Demain, lundi 13 juillet mon fils Ludwig sera à Rochecorbon avec la voiture pour recharger le canoé et tout mon matériel. J'aurai bien voulu continuer, mais le retour se serait avéré compliqué et je ne peux pas abuser plus de la disponibilité des uns et des autres. Que Serge pour l'aller et Ludwig pour le retour soient prêts à des sacrifices de temps pour m'aider fût déjà fort appréciable.
Pour le dernier bivouac, je pose ma tente sur le bout d'une grande plage face au village de Rochecorbon. A environ 200m en rive droite, se trouve le point de mise à l'eau qui servira demain pour remonter le canoé sur la terre ferme (00.45'35" E  47.24'29" N). Le soir approche et la plage se vide doucement de tous ses occupants locaux. En face, les maisons troglodytiques se devinent derrière les arbres, dans la falaise calcaire. Je suis là, à refaire mon parcours lorsque mon portable sonne: c'est Ludwig qui est déjà sur place avec Floriane et qui m'a repéré depuis la rive en face. On convient d'un rendez vous pour le lendemain après midi, ce qui leur laisse un peu de temps pour visiter la ville de Tours et les environs.
Le lendemain après midi je donne encore quelques coups de pagaie pour rallier le point de mise à l'eau et c'est la fin. On sort le canoé de l'eau avec tout ce qu'il contient, on charge dessus et dans la voiture et une demi heure plus tard on est sur l'autoroute A10 qui remonte de Tours vers Orléans...

Et voici le lien vers les images filmées:

sur le forum Roanne Tours ( 4 parts )

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